La communication non violente : Apprendre à s'exprimer avec bienveillance

 

     Nous étions au mois de décembre 2019. A la suite de conflits qui sont apparus dans ma vie, et dans la continuité de mon processus de développement personnel, je cherchais à comprendre ce qui m'arrivait. C'est tout naturellement que je repensais alors à la communication non violente. Pourtant, ll y a quelques années,  alors que j'entendais cette expression pour la première fois, j'ai rejeté assez mécaniquement cette pratique dont je ne connaissais rien. Sans savoir pourquoi d'ailleurs. Disons que je ressentais un certain agacement. Dans un mouvement de rejet, je décidai que la colère était un fondement. Des personnes ayant participé ici et là à mon malheur, je ne voyais pas pourquoi de devais désamorcer ma colère. C'était une légitimité que je revendiquais haut et fort. Mais étant empathique au sens médiumnique et un peu altruiste sur les bords, je ressentais un besoin tout de même un peu arrogant de vouloir aider les autres.  Leur prêcher de l'amour. Les aider à avancer. Je suis donc allée sur un groupe d'entraide par la communication non violente mais la porte s'est fermée. On me reprochait justement ce besoin d’aider l’autre comme dans un rapport dominant/dominé ( sous entendu la relation aidant/aidé.) Tant pis. Je continuais donc mon chemin. 

 Les années sont passées. Petit à petit, grâce  à un travail introspectif intensif, je commençais à m'apaiser. Moins de colère. Moins d'agressivité. Et il faut dire que j’ai ressenti la différence dans ma vie! Elle fut bien plus agréable et les jolis évènements commencèrent à abonder.  Mais la vie nous aide toujours à aller plus en profondeur dans la connaissance de soi. Parfois de manière un peu brute. En 2018, quelques conflits ont éclaté alors que je n'avais plus vécu de choses comme cela depuis un moment.  Et 2019, le tsunami pour tous. De nouveaux conflits apparaissent. Au travail puis dans le couple. Mais que se passe t'il? Je pense que les vagues énergétiques actuelles sont si puissantes que nous déclinons nos blessures cachées plus que jamais jusqu’alors .Mais alors que faire? M'enfuire en courant? Partir de France? ( loin des méchants politiciens), quitter mon travail ? ( collègues agressifs ), lâcher ma vie amoureuse et tous mes amis (trop de pression, je ne reconnais plus grand monde en cette fin d'année d'une rare violence énergétique). non. Je décide d'affronter mes ombres. Et donc je reviens sur décembre 2019. Une ultime dispute conjugale dans une série récente d’incomprehensions et de quiproquos ridicules. Celle de trop. Je me tourne donc vers mon ami YouTube, fais une recherche sur la communication non violente et découvre une vidéo qui parle du couple. Pourquoi les mots du conférencier m'apaisent tant ? Mon amoureux se pose devant aussi devant l'écran par hasard et aussi par curiosité. Et nous finissons par nous poser, intéressés presque. Nous nous reconnaissons. Dans la colère qui monte ( petites scènettes qui montrent comment les disputent peuvent se former), dans l'expression maladroite des désirs insatisfaits, dans l'éloquence des quiproquos et de leurs conséquences dévastatrices. Et nous nous laissons convaincre par la méthode proposée. Point de jugement mais au contraire de l'empathie pour soi et pour l'autre. Dans le discours adapté auprès de l'autre. Dans la bienveillance. 

Les principes de la communication non violente 

La communication non violente est une méthode proposée par Marshall Rosenberg. Elle consiste à développer un un mode relationnel sain avec les autres en prenant en compte ses propres désirs et en apprenant à exprimer ceux-ci d'une manière juste. Sans reproche, sans violence, Et en prenant en compte les besoins de l'autre. Cela permet de trouver des solutions ensemble et de désamorcer les conflits. Mais cette méthode ne marche que si on accepte de se regarder en face. De trifouiller au fond de son coeur pour trouver les causes de nos désaccords et tensions. Souvent nous n'avons même pas conscience que nous nous exprimons maladroitement, de manière détournée et que nous nous permettons de franchir les limites du respect. Nos besoins et désirs sont exprimés à travers des reproches à l'autre.

A contrario,  la communication non violente part du postulat suivant: ce que l'autre me fait vivre émotionnellement renvoie avant tout ce qui est en moi et à mon histoire. L'autre n'est pas responsable de mon émotion. Mon émotion est le résultat d'un processus mental évaluant le décalage entre mes besoins et leur satisfaction. A partir de là, nous avons une base, celle de l'introspection, la reconnaissance de nos désirs et besoins.  

La communication non violente est en réalité TRÈS simple dans le concept et un peu plus difficile à pratiquer mais cela vaut le coup de s’y essayer. Voici quelques points de compréhension de la CNV :

  • nous avons tous des besoins . Besoin de sécurité, de reconnaissance, d'amour, de tendresse, de présence etc

  • ces besoins sont les mêmes d'un individu à l'autre, même le pire des assassins.

  • pour désamorcer les conflits, il faut reconnaître en soi nos besoins et aussi ceux des autres. C'est donc une démarche d'empathie et de compassion envers soi et les autres.

  • Souvent nous exprimons ces désirs de manière maladroite. Par des reproches: nous devons donc apprendre à exprimer nos désirs de manière non violente et sans injonction. Il faut que notre demande soit entendable pour autrui.

Ces points là sont les fondements de la communication non violente. Avec entraînement et volonté nous arrivons petit à petit à pacifier nos relations grâce à un langage adapté. C’est à dire en ne prononçant pas de reproches et en prenant le temps d’exprimer avec le plus de précision possible ce que l’on ressent, en rapport avec notre soi. Exprimer aussi nos attentes RÉALISABLES ET RAISONNABLES par l’autre. Pour réussir, il faut s’armer de patience, être honnête avec soi-même et admettre les conséquences de nos colères mal dirigées sur la santé de nos relations. C'est en réalité un travail de tous les jours qui consiste à décortiquer notre manière de verbaliser aux autres nos tensions. 

M. Rosenberg : «Tout conflit est l'expression tragique d'un besoin insatisfait».

De la non-violence en soi à la non-violence collective

A force de verbaliser de manière maladroite nos peurs, nous avons engagé nos responsabilités aux mauvais endroits. Nous avons éparpillé notre amour dans des mini-boites canalisées par l’accueil sociétal. Nous avons appris à verbaliser nos émotions avec es mauvais engrenages, les mauvais canaux, les mauvaises interprétations. Et c’est là que la communication non violente peut intervenir, en cassant ces processus qui sont destructeurs. La personne qui utilise cette forme de communication change de point de vue. Alors qu’une personne qui ne réfléchit pas à ce qu’elle ressent au fond d’elle va tout naturellement accuser les autres des changements d’humeur qu’elle vit, la personnalité non-violente se tournera vers elle et se demandera ce qu’elle a mal verbalisé. C’est donc un énorme changement qui s’opère car la communication devient introspection. Cela permet de réharmoniser les couples, les relations parents-enfants et les formes de relations très intimes. Mais pour ce qui est de la collectivité, cette forme de communication est plus difficile à mettre en place car elle demande une certaine forme d’intimité entre deux personnes, et donc une forme de consensus sur la manière de communiquer. L’intimité étant plutôt réservée à la sphère familiale. Le fait que la CNV soit plus particulièrement efficace au sein de nos intimités ne doit pas être  vu ici comme une limite dans cette oeuvre, mais qu’une vie basée sur la communication non violente ne pourra se faire qu’en instaurant des formes de communication saines et constructives au sein de nos familles, de nos intimités propres. C'est notre point de départ. 

Commencez donc cet exercice : celui de parler en non violence avec vous même. C’est un excellent moyen de faire taire la guerre en soi, et de réharmoniser les parties en dysharmonie en soi. Nous ne nous aimons pas assez, et cela a des conséquences dramatiques sur le monde. Apprenons à nous entendre avec nous mêmes, puisa avec nos parents, nos frères et soeurs, nos enfants, nos compagnons de vie. Petit à petit, cette forme de communication deviendra essentielle dans nos vies à tel point qu’elle sera  naturelle et se fondra dans le collectif tel un virus d’amour au sein de l’humanité. Le changement commence bien par soi, et non apr le collectif. Cependant, rien ne vous empêche d'être dans une bienveillance au quotidien avec vos collègues, vos voisins, en équipe de travail, avec vos employés ou vos responsables. Bien au contraire. C'est une higienne du quotidien que l'ouverture du coeur.

 

 


 

Qui est Marshall B. Rosenberg ? (1934 - 2015 )

«Marshall B, Rosenberg a été le fondateur et le directeur des services éducatifs du Centre pour la Communication NonViolente (en français les deux mots sont séparés). Il a parcouru le monde pour promouvoir la paix et proposer sa médiation dans des situations de conflit, Il est l’auteur de Les mots sont des fenêtres (ou des murs), Nous arriverons à nous entendre ! Et Enseigner avec bienveillance, tous parus aux éditions Jouvence. » Biographie en 4 eme de couverture de son ouvrage Les bases spirituelles de la Communication non violente.

 

 

 


NB:  cet article est un résumé très synthétique de la communication non violente. il manque bien des précisions. J'ai tenté de faire connaitre cet outil,  de piquer votre curiosité tout simplement. Isa Padovani  fait un formidable travail de transmission de cette philosophie de vie inventée par Marshall Rosenberg. Ce sont des auteurs incontournabels de la CNV. J' y ai trouvé aussi de grandes similitudes avec les Quatre accords toltèques et le Ho'Ponopono. Je ne peux que vous inviter encore une fois à découvrir ces outils très efficaces qui pourraient bien changer votre vie gratuitement.

Laurence A.


 

Conférences sur la CNV

Date de dernière mise à jour : 06/02/2022

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